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AUTRES AGENTS CHIMIQUES UTILISÉS PAR L’ARMÉE US DURANT LA GUERRE DU VIÊT NAM
- Détails
- Publication : 1 Juillet 2015
extrait de l'ouvrage "Agent Orange - Apocalypse Viêt Nam", d'André Bouny, éditions Demi Lune
Utilisation générale (à volonté)
Insecticides :
Le DDT, de la famille chimique des organochlorés, sa synthèse génère des impuretés dont le DDE et le DDD. Sous forme de poudre incolore, très peu hydrosoluble, il est utilisé en émulsion contre les parasites agricoles et les vecteurs de maladies. Classé T (toxique), N (dangereux pour l’environnement), sa forte rémanence et son large spectre toxique sont avérés, mais son utilisation reste cependant controversée. Les défenseurs du DDT mettent en avant les millions de victimes du paludisme dans le monde du fait de son interdiction. Banni dans un premier temps, puis réhabilité par l’OMS, le DDT est de nouveau interdit à forte dose ; (40 000 tonnes avaient été épandues aux États-Unis en 1958). Des volumes considérables ont été utilisés durant la guerre du Viêt Nam.
Le pyrèthre (de la plante), dosé à des pourcentages différents, il est conditionné en bombe aérosol pour la désinsectisation des aéronefs en conformité avec la directive de Santé publique sur la quarantaine.
Le dichlorvos, acaricide préservant les céréales, (possiblement cancérigène, interdit en France), classé T+ (très toxique), N (dangereux pour l’environnement), et particulièrement pour le milieu aquatique.
Le lindane, est une poudre pour le contrôle des poux, puces (vecteurs du typhus), et de la gale. C’est un perturbateur endocrinien, neurotoxique, cancérigène ; encore largement utilisé en agriculture, il est en voie d’interdiction totale.
Répulsif :
Le DEET ; dosé à 75 % sous forme d’aérosol, il faisait partie de la trousse de survie pour application personnelle et sur les vêtements. Neurotoxique, son dosage est limité à 30 % au Canada.
Rodenticide :
Le Ready, appât sec prêt à l’emploi : c’est un poison anticoagulant.
Utilisation sous contrôle
Insecticides :
Le phosphure d’aluminium ; c’est une substance biocide se présentant sous forme solide ou liquide. Il est inflammable, très toxique avec des effets immédiats graves, et dangereux pour le milieu aquatique. Classé T+ (très toxique), F (inflammable), N (dangereux pour l’environnement).
Le Baygon, solution en bouteille pour imprégnation des tissus qui reste active par contact ou fumigation en fonction de la dose active imprégnée au mètre carré.
Le carbaryl, sous forme de poudre, ou de liquide. Classé N (dangereux pour l’environnement) et Xn (nocif). Très dangereux pour le milieu aquatique, il est sensibilisant, cancérigène, mutagène, et reprotoxique.
Le carbaryl-DDT conditionné en poudre fine pour la désinsectisation des aéronefs, ce produit chimique cumule les nocivités de ses deux composants.
Le chlordane ; concentré utilisé en émulsion, il est lipophile et persiste dans l’environnement par bioaccumulation et bioamplification dans la chaîne alimentaire. Classé nocif et dangereux pour l’environnement, il est interdit en Europe depuis 1981, et aux USA depuis 1983.
Le Diazinon, organophosphoré classé Xn (nocif) et N (dangereux pour l’environnement). Toxique, irritant, sensibilisant, narcotique, et dangereux pour le milieu aquatique, il est interdit par l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) états-unienne. À forte dose, il peut causer une paralysie respiratoire et la mort. Il serait encore utilisé pour la culture de certains champignons.
Le dieldrine, substance organochlorée insoluble à l’eau présentée comme un substitut au DDT, elle ne tardera pas à se révéler très toxique et dangereuse pour l’environnement, sensibilisante, mutagène, cancérigène, et reprotoxique. Son ingestion provoque convulsions, vertiges, maux de tête, nausées, vomissements, tremblements musculaires…
Le Dursban, organophosphoré tout aussi nocif que son cousin le Diazinon. Il fut utilisé sur les pelouses de golf ; aujourd’hui interdit aux États-Unis par l’EPA, il servirait encore contre les fourmis et les moustiques.
Le Malathion, organophosphoré en concentré liquide pour émulsion, de couleur jaune et dégageant une odeur d’ail, il fut homologué aux USA en 1956. Largement utilisé dans l’agriculture et les espaces de loisir, présenté comme peu toxique, il est dangereux pour le milieu aquatique et mortel pour les abeilles. À l’instar des autres pesticides, il présente les mêmes dangers pour l’homme.
Le bromure de méthyle, composé organique halogéné sous forme de gaz (famille des gaz qui détruisent la couche d’ozone). Ce biocide, classé T (toxique), N (dangereux pour l’environnement), peut provoquer des séquelles graves et durables après une exposition de courte durée ; il est sensibilisant, mutagène, cancérigène, reprotoxique, et dangereux pour le milieu aquatique. Un niveau élevé d’exposition (entre 1 600 et 60 000 ppm) peut provoquer la mort.
Le Naled, substance active organophosphorée, classée Xn (nocive), N (dangereuse pour l’environnement), toxique, irritante, narcotique, dangereuse pour le milieu aquatique : à dose infinitésimale, elle tue les poissons, daphnies, et algues. Sa « dose acceptable » pour l’homme est de 0,0026 mg/kg/j.
Répulsif :
Le benzoate de benzyle, sous forme liquide pour application sur les vêtements, est classé Xn (nocif). Il est encore utilisé pour le traitement de la gale.
Rodenticides :
Le cyanure de calcium, anoxiant (suffocant, asphyxiant) qui se fixe sur les atomes de fer de l’hémoglobine et prive les cellules d’oxygène. Puissant poison qui s’est illustré de nombreuses fois dans l’Histoire.
Le phosphure de zinc, composé inorganique qui réagit aux sucs digestifs de l’animal, créant un gaz toxique appelé phosphine. Classé T+ (très toxique), F (facilement inflammable), N (dangereux pour l’environnement), il est dangereux pour le milieu aquatique.
Fongicide :
Le pentachlorophénol ; produit chimique très toxique et dangereux pour l’environnement, ses effets percutanés et par inhalation peuvent conduire à la mort. Utilisé dans le traitement du bois et le blanchiment de la pâte à papier, sa production est règlementée de façon drastique en France, aucun produit ne pouvant en contenir plus de 0,1 %.
Utilisation stratégique
Herbicides autres que les "agents arc-en-ciel" : Le Bromacil, famille chimique des uraciles. Substance solide, irritante et corrosive, ses effets cancérigènes chez l’animal sont confirmés ; elle est interdite en France. Toxique et dangereuse pour l’environnement, surtout en milieu aquatique, la « dose journalière acceptable » pour l’homme est fixée à 0,13 mg/kg/j.
Le Dacthal, (diméthyl tétrachlorotéré phthalate) famille chimique des phthalates. Il se présente sous forme de poudre à mélanger à de l’eau. Absorbé seulement par les racines, il empêche le développement des graines en germination par un mécanisme encore inconnu à ce jour. Il est encore largement utilisé dans le traitement des légumes et des fruits.
Le Dalapon, (acide dichloro-2,2 propanoique). Classé Xn (nocif) et corrosif, il se présente sous différentes formes : solides (de couleur blanche), ou liquides (incolore) ; irritant pour les yeux, la peau et les voies respiratoires, il est interdit en France depuis 2002.
Le Dicamba, (3,6-dichloro-2-méthoxybenzoïque), dérivé de l’acide benzoïque, phytohormone faisant partie des « herbicides hormonaux ». Nocif et corrosif, il influe sur le système nerveux central, et provoque anorexie, vomissements, spasmes cardiaques, incontinence, cyanose (peau bleue). Présenté aujourd’hui comme un herbicide de nouvelle génération – car Monsanto aurait découvert la modification génétique à opérer sur les plantes pour le rendre très efficace – il est pressenti pour
supplanter le Roundup (glyphosate).
Le Diquat, hydrocarbure cyclique, dérivé du pyridilium. C’est une poudre cristalline de couleur jaune vendue sous une dizaine de noms commerciaux ; sa toxicité est importante notamment par ingestion : la dose létale se situe entre 2 et 6 g. Il peut déclencher diarrhée et coma ; les organes atteints sont les reins, le foie, et le système nerveux central. Il n’existe pas d’antidote.
Le Diuron, de la famille des halogénophénylurées. Nocif et dangereux pour l’environnement, il est interdit en France car sensibilisant, mutagène, cancérigène, et reprotoxique.
Cette liste de pesticides n’est pas exhaustive, et ne comprend pas les produits chimiques contenus dans les bombes à gaz (Gaz CN; CS; DM; GB; VX (lire p. 354) largement utilisés au Viêt Nam, au napalm et au phosphore.